samedi 14 mars 2009

Inde, Delhi la visite


Le 14.03

Retour a la gare de New Delhi. C'est le grand bordel, mais ca, depuis hier, vous l'avez compris... Apres plusieurs sons de cloche, differents prix et moults horaires proposes, apres des queues ou les gens, sans gene, n'hesitent pas a vous doubler, je m'oriente vers l'International Office, un grand bureau qui s'est fige un beau jour dans les annees 70. Je me serai habille en Austin Power que je n'aurai pas vraiment depareille ; sauf dans les couleurs. Ici, tout est date, les ordinateurs gris, avec le petit carre blanc qui clignote et sur lesquels on s'attend a voir apparaitre le jeu Tetris, le mobilier kitch et egalement gris, les gens et leurs tenues, grises, les neons blafards, les carnets de notes et d'horaires jaunis par le temps. Leur circuit informatique reste toutefois au point et je peux reserver une place pour le train de demain matin, 6.00am, petit dejeuner inclus.

Je pensais que Delhi etait plus developpee... C'est vieux, deglingue, ancien, sans hygiene, fait de bric-et-de-broc, ca pue l'urine et le crotin. Un grand ecart etonnant quand on sait que l'Inde concoit sa propre bombe atomique, ses propres fusees, ses ordinateurs et ses voitures... Mais bon, ca fait parti du charme aussi...

Autre detail particulier (et probablement autre prejuge...) : je trouve qu'ils ne parlent pas tres bien anglais pour une ancienne colonie britannique... C'est approximatif, avec un accent a defriser un scottish, et pas franchement mieux qu'un asiatique de Thailande ou de Malaisie...

Aujourd'hui, decouverte de la ville a pied. Malheureusement, la carte gratuite recuperee a l'aeroport n'est pas fameuse et les noms des rues sont rarement indiques. Les plans au dos des stations de bus ne sont que des agrandissements mal imprimes bien inutiles, et les passants, ainsi que les policiers, dans un mauvais anglais, ont du mal eux-memes a s'orienter. C'est l'aventure, je vous dis !!!... bref, la plupart du temps, je navigue a vue.

Sur les avenues, toujours autant de circulation et toujours autant de boucan. Ce n'est pas etonnant de voir les carosseries des voitures et des rickshaws quasiment toutes rayees... On se demande meme comment il n'y a pas plus d'accidents : ca double n'importe comment, ca s'insere dans les files n'importe ou, ca roule au milieu, les pietons traverses entre 4 voies. Une vraie jungle routiere ou il est rigolo de noter les plaques d'immatriculation a rallonge, du style : DL YI 8 4537 ou encore HR29 5 2968...

Ce matin, j'ai pense a mettre mes sandales. Ce n'etait pas une mauvaise idee, il fait tres bon. Maintenant, j'ai les pieds noircis, non par le soleil, mais par la terre et la poussiere... Un vrai petit va-nu-pied ! Ce n'est qu'une expression toutes proportions gardees, car les "veritables" gavroches, pieds nus et tous morveux, on en croise un peu partout...

(Flute ! j'ai la vague impression de denigrer cette incroyable ville depuis le debut de cette journee...!!).

Apres quelques bons kilometres urbains, j'arrive a l'India Gate, une sorte d'Arc de Triomphe qui trone au milieu d'une vaste place en souvenir des Indiens morts pendant la 1ere Guerre Mondiales dans les Armees Britanniques. Comme son homologue parisien, une flamme est allumee sous son arche.

Plus loin, j'atterris au Purana Quila, une autre ancienne fortification du XVIeme siecle. Des ruines, une mosquee, des pavillons, un parc.

Autour des monuments historiques, des jardins arbores et ombrages accueillent un grand nombre d'amoureux oisifs. Ils ne se becottent pas sur les bancs publics, mais sont tendrement alanguis sur l'herbe, a l'ombre des arbres epars. L'Indien est courtisan, dans ses jardins des milles et une nuits... Partout, de jeunes couples enlasses profitent de la quietude des lieux, loin du tumulte de la ville. Ils auraient torts de s'en priver, tant il est bon de se soustraire a la furie des klaxons et des vehicules.

Je continue et parviens, au sud de la ville, au tombeau de Humayun (1565). D'aucun le considere comme le plus bel edifice de Delhi, et ce titre honorifique est loin d'etre galvaude. Un superbe ensemble constitue d'une enceinte, de differents mausolees, de mosquees, de parterres herbores (et donc, d'amoureux...), et d'un majestueux tombeau, premisse du Taj Mahal, en marbre blanc et en gres rouge. Tout simplement magnifique dans le soleil resplendissant et la parfaite rigueur de ses traces geometriques.

Lodi Road puis un autre monument funeraire, la Safdarjung's Tomb. Peut-etre moins prestigieux que son predecesseur, mais qui a l'avantage d'etre deserte par les touristes. Seuls des ouvriers oeuvrent, des vigiles vigilent, et des... couples roucoulent...
Je remonte au nord et passe devant le Rashtrapati Bhavan, le palais presidentiel, aux lignes bien plus classiques (XIXeme siecle). Une grande artere le relie a l'India Gate, dont la silhouette se perd dans les brumes de chaleur, de poussiere et de pollution.
J'essaie tant bien que mal de m'orienter, continue toujours au nord et finis par terminer aux pieds du Birla Mandir, un grand temple hindou dedie a la deesse de la richesse, Laxmi. Un ouvrage aux couleurs blanches et rouges, aux formes courbes et rebondies, avec, par certains cotes, un air d'immense gateau meringue...

Puis je finis la journee par un petit Main Bazaar by night, toujours aussi vivant et dynamique...

Aujourd'hui dans le monde : "Certains pensent qu'ils font un voyage ; en fait, c'est le voyage qui vous fait ou vous defait..." Nicolas Bouvier

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