dimanche 29 mars 2009

Inde, Varanasi II


Le 25.03.09

Encore un lever bien matinal : 5.30am. Repos prévu dans une autre vie !!
On abandonne les oreillers pour assiter au lever de soleil au-dessus du Gange, un spectacle magnifique pendant lequel nous admirons les pélerins faire, sur le bord des marches, leurs premières ablutions du matin. Il y a également de nombreuses personnes qui viennent laver leur linge. Les pieds dans l'eau jusqu'aux genous, ils frottent leurs vêtements sur des pierres rectanguliares avant de les frapper vigoureusement plusieurs fois sur leur "table" de fortune. Les habits soint ensuite séchés au soleil sur la rive...
Malheureusement, quelques nuages viennent dissimuler l'astre solaire à notre vue. Les couleurs restent toutefois éclatantes et l'ambiance étrangement sereine et éthérée...

Baignades, immersions dans l'eau du fleuve, ingurgitation par trois fois de l'eau sacrée, offrandes, lavage au savon (!), brossage de dents, chant des moines, rites, viennent ponctués le rythme de cette matinée.

La qualité de l'eau du Gange reste douteuse ; on y incinère, on y jette les déchets, les excréments, on y lave les vaches, on y plonge par le fond le corps de certains morts qui n'ont pas le droit à la crémation (les morsures de cobra, les enfants, par exemple) ; l'eau est saumâtre, sombre, et laisse flotter à sa surface toute sorte de choses... Ca n'empêchera jamais un Hindou d'y venir pratiquer son sacerdoce. Et attention aux termes employés ! l'eau est peut-être sale, mais certainement pas impure...!
Nous avançons ensuite dans les venelles piétonnes de la ville et passons auprès du Golden Temple, haut lieu de l'hindouisme. Toute autre religion n'a pas le droit de pénétrer dans son enceinte ; on peut juste, après trois fouilles au corps successives (!) longer les murs et la foule d'Hindous venus faire la queue pour déposer leurs offrandes. Dehors, d'impressionnantes patrouilles de policiers et de militaires armés rappellent que les frictions entre Musulmans et Hindous sont fréquentes... Une vache sacrée, colossale, dans les 300 kilos, déambule calmement. Ce n'est pas ce genre de bestiaux qui sera embêté aujourd'hui...
Au cours de la ballade le long du Gange, un Indien s'avance vers moi pour me saluer. En me tenant la main que je lui adresse, il commence à me masser. Je me laisse faire sous les doigts experts de ce masseur impromtu. Ca s'appelle se faire forcer la main !! La chaleur et la poigne ferme et rassurante du bonhomme m'ont enlevé toutes vélléités répressives. Je me laisse faire 10 minutes, donne l'argent qu'il réclame et poursuis ma route.

Au déjeuner, c'est une vache qui s'invite. Elle passe d'abord une tête par la porte du restaurant, puis, sentant les bonnes odeurs de nourriture, elle pénètre, sans gêne, entièrement pour venir lorgner nos assiettes.
Le soir, nous assistons à nouveau à la cérémonie au bord du Gange, puis passons voir un lieu consacré aux crémations. Dans la nuit noire, plusieurs bûchers sont dressés ; on allume le bois en présence des proches qui entourent le mort. Les photos sont interdites, pour des raisons de respect évident. Cela n'empêche pas un intouchable, qui travaille dans ce crématoire à ciel ouvert, de me glisser discrètement qu'il connait un endroit tranquille où je pourrais appuyer sur la gâchette de mon numérique. Niet !
Autour, des montagnes de bûches s'adossent aux murs des bâtisses et des temples. Plusieurs essences sont répertoriées et leur prix, pour le brasier, dépend de la qualité d'ignition de chacune...(apparement, il arrive de retrouver des membres calcinés qui n'ont pas été totalement brûler...)
Nous finissons la journée sur la terrasse d'une guest-house, le première que nous avions visité en arrivant. Dîner agréable, mais des bourrasques de vent nous obligent à descendre de notre tour d'observation. Peut-être qu'Eole dissipera les nuages de la nuit et nous offrira un magnifique lever de soleil demain matin. Nous en sommes là de nos réflexions quand j'ai la bonne idée de proposer une courte paille pour savoir qui de nous 3 se lèvera demain à 5.30am pour constater la clémence ou non des cieux varanasiens...Je perds !


Aujourd'hui dans le monde :
"L'impulsion du voyage est l'un des plus encourageant symptôme de la vie". Agnes Repplier

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