dimanche 29 mars 2009

Inde, Varanasi (Bénarès)

Le 24.03.09

A peine débarqués du train, nous prenons un rickshaw pour partir en quête d'un hôtel. Nous nous fions au Routard, bien que le conducteur, accompagné de son accolyte, nous conseille ses propres adresses. On circule dans les rues déjà mouvementées de la ville, dans ses petites venelles odorantes et pleine de charme. Malheureusement pour nous, aprés une, deux, trois guest-house, tout semble plein. Finalement, nous nous rabattons sur les conseils des deux Indiens (il y a tellement de loustics qu'on prefère se méfier parfois...) qui nous emmènent au bord du Gange, à l'Hotel Sonmony. Des chambres sont disponibles et nous prenons enfin nos quartiers vers 10.30am. Du haut de l'immeuble, sur la terrasse dégagée, autour d'un bon tchai tea, nous admirons la vue sur la rivière et apercevons les premiers signes de la vie religieuse de Varanasi, les ablutions et les crémations (j'apprendrai plus tard qu'il est interdit de photographier ces dernières)...

Varanasi tire son nom de deux cours d'eau, le Varuna et l'Assi, qui se rejoignent dans les environs ; une cité nommée par les étrangers Bénarès, apparemment issu d'une déformation de la prononciation du nom original... Varanasi est le centre vital de tout Hindou, c'est la Mecque, la Rome de l'hindouisme. Ici, les pélerins, les pieux habitants viennent, en communion avec le Gange, pratiquer toutes sortes de rites en concordance avec leur vie spirituelle. On se purifie dans l'eau du fleuve, on y fait ses ablutions, on le boit, on y vit sur sa rive ouest cernée de grands emmarchements, les Ghat (la ville ne s'étend que d'un côté ; de l'autre s'étire la plaine alluviale...), mais on y meurt aussi, on y brûle les dépouilles des défunts. Rien de plus sacré que de mourir à Varanasi : on arrête ainsi le cercle des réincarnations... Des centaines de vieillards viennent finir leurs jours ici, dans des mouroirs pour les plus pauvres.

Nous nous baladons l'aprés-midi dans les petites venelles piétonnes, à l'abri du soleil, où nous croisons une grande foule d'Hindous, de Musulmans, de touristes, de carioles, de boutiques, de vélos, de chiens harassés par la chaleur, de chèvres, de vaches. Ces dernières sont bien portantes. Certaines sont même énormes et occupent une bonne largeur des petites rues. La vie de vache sacrée semble être plus douce à Varanasi qu'ailleurs. Cela dit, elles ont de quoi festoyées dans les détritus qui jonchent les artères...Et nous, pauvres piétons, nous avons de quoi glisser parmi leurs bouses !

Les touristes, jeunes ou moins jeunes, pour la grande majorité, se drappent aux couleurs locales. Ambiance baba-cool dans les vêtements et les cheveux, avec des coupes qui oscillent entre dread-locks et crâne rasé, houpette et queue de cheval effilée.

Le son des sitars, des tablas et des chants indiens émanant des échoppes de musiques accompagnent notre déambulation. L'ambiance est vraiment suave et agréable...

Le soir, nous assistons à une cérémonie au bord du Gange. Une grande foule de pratiquants et de touristes (perdus entre les Hindous, ou assis dans des barques en bois sur le fleuve, en vis-à-vis des marches) participent aux chants, aux rituels et aux prières des religieux. C'est coloré, c'est envoutant, c'est reposant... Juste une soirée calme et sereine, dans la vie de la Cité millénaire.

Au loin, des bûchers continuent de s'embraser...

Nous prenons ensuite la route, dans le cahos d'une circulation incroyablement dense et bordélique (si vous me passez l'expression...), d'un délicieux restaurant. Situé dans un hôtel, c'est probablement le plus chic que j'ai fréquenté au cours de ce voyage indien, et assurément le meilleur. Nous festoyons de naan, de malai kefta, de chiken masala, de banana lassi, tout en fêtant la bonne nouvelle de l'affectation acceptée d'Emilie dans l'Académie qu'elle avait réclamée. La grande classe pour finir une journée merveilleuse !!

Aujourd'hui dans le monde :
MISE AU POINT - La description de l'Inde que je vous dresse depuis quelques jours déjà pourrait vous sembler tristement lugubre si on s'arrête aux seuls détritus, à la pollution, à la misère, aux bouses de vaches, et autre manque d'hygiène. C'est toute l'antinomie, toute la contradiction de ce pays : je serai incapable de dire à quiconque "n'y allez pas, c'est trop fou"! Au contraire, "allez-y!!!" parce que c'est fou, parce que c'est merveilleux, envoutant, simplement beau, imprégné de mille cultures ancestrales, parce que c'est rude, sincère, déchirant, parce que c'est cahotique et émouvant. Une expérience qui charme ou effraie, mais qui ne laisse pas indifférent...

Aucun commentaire: