dimanche 29 mars 2009

Inde, Varanasi - c'est fini...

Le 26.03.09

Encore un réveil aux mâtines, 5.45am. Eole a bien fait son travail cette nuit et le ciel est complétement dégagé pour laisser le cercle rouge du soleil s'élever doucement au-dessus du Gange. Spectacle magique...Instant en suspension au-dessus des flots... Beauté des visages éblouis des pélerins.

Nous nous installons tranquillement sur les marches du Ghat baignées par les premières lueurs et observons, discrets absents, le va-et-vient des hommes et des femmes en chemin vers leur quête spirituelle.

Il fait bon, les lumières sont magnifiques ; elles se reflètent dans l'eau ou viennent trouvées refuge dans les saris multicolores, sur les visages souriants ou méditatifs. Des moines récitent des prières au micro, l'un d'entre-eux part dans un grand éclat de rire, comme pour se libérer de ses mauvaises ondes, des Occidentaux se laissent imprégner de la culture locale et pratiquent des exercices de méditation. C'est calme et serein. Au loin, les dernières braises d'un bûcher nocturne s'éteignent ; plus près, un cortège funèbre porte à bout de bras, sur un brancard recouvert de tissu or, la dépouille mortelle de l'un d'entre eux.

Nous nous baladons ensuite dans les petites venelles autour de l'hôtel. Nous prenons le temps de flâner et de nous arrêter sur le banc d'un boui-boui de rue pour déguster un délicieux tchai tea, le thé indien avec une touche de lait et agréablement rehaussé de fines épices. On en trouve partout, dans les rues, les hotels, les restaurants, dans les trains, sur le bord des routes.
Le tenancier nous remercie par le geste traditionnel indien, une petite inclinaison de la tête soit à droite, soit à gauche, parfois accompagné d'un clignement des paupières. Il est rare de dire merci ou bonjour (hormis pour les étrangers), ce geste délicat remplaçant l'un ou l'autre...

Puis tout s'enchaîne trés vite jusqu'à 14.30pm, heure à laquelle je quitte l'hotel Sonmony pour rejoindre la gare. Oui, cette fois, la fin de la route se présente à moi : je suis sur le chemin du retour, je mets le cap sur Paris, sans drame ni fracas, mais avec l'irrésistible envie de continuer...

Je dis au-revoir aux filles, Emilie et Fanny, les 2 instit' en vadrouille, adorables compagnonnes de route qui poursuivent la leur vers le Népal tout d'abord, puis encore plus à l'est ensuite. Il leur reste 4 mois et demi de voyage...Destins croisés...

Je ne réalise pas encore que, pour moi, c'est la fin de cette aventure et que demain, Paris m'attend.

J'arrive en avance à la gare. Heureusement, car mon train est annoncé avec un retard de plus de ... 3h. Il était censé arriver à Delhi à 4.40am, soit 6 heures avant le décollage de mon avion, une marge bien suffisante. Mais celle-ci se retrouvant subitement amputée de la moitié, et certainement davantage à l'arrivée, je me décide à prendre un autre train qui entre en gare d'ici 20 minutes. J'achète auprès du chef de gare un ticket general class, sans couchette pour la nuit (162 rps). Et en attendant, je me confronte une dernière fois avec le fourmillement d'une gare indienne et de ses excès. Un jeune homme décharné, avec la peau sur les os, fait l'aumône. Je lui donne des bananes et, lorsque je lui tends une bouteille d'1L, il a du mal à la porter... Un pays incroyable, mais d'une grande misère parfois.

Installé dans le train, je négocie avec le contrôleur une place avec couchette (165 rps). Finalement, mon billet pour Delhi m'aura coûté le double...

Mais l'essentiel est ailleurs ; comme le dit une sagesse persanne "le meilleur qu'on puisse ramener de voyage, c'est soi-même, sain et sauf."

Aujourd'hui dans le monde : "Ce que j'aime dans les voyages, c'est l'étonnement du retour." Stendhal
Bon vent à vous deux, Nini et Marquise, qui avaient embelli mes derniers jours de trip et avaient rendu plus doux mon retour à la vie...

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