mercredi 4 février 2009

NZ, Lake Tekapo

Le 04.02.09

Mon voyage devient completement fou, absolument incontrolable!! Ce matin, a l'encontre de tout bon sens et bravant tous les dangers inherents a une telle initiative, je prends place sous le dangereux et redoutable jet de ma ...2eme douche! En a peine 12h, il fallait oser!!...Je vais jusqu'au bout de l'insoutenable, et je me...rase!! si...

J'en souris, mais il est vrai que cela reste important de prendre soin de soi, surtout quand on voyage seul. On est sans filet, ni roue de secours. Et mine de rien, gerer toute la logistique, booker les avions, louer les voitures, faire les courses, preparer les repas, conduire, decortiquer l'itineraire du jour, regarder le paysage, mais sans se gauffrer comme une crepe dans le fosse, consulter la carte routiere, mais sans se renverser comme un flan dans le bas-cote, prendre des photos, partir a la decouverte, marcher, grimper, s'aventurer, se concentrer pour comprendre les locaux qui parlent trop vite, mettre a jour le blog, s'abrutir au soleil, compter les etoiles, et bien tout ca, ca fatigue.

Bien sur, je ne me plains pas. Absolument pas (le jeu en vaut trop la chandelle). Je recherchai tout cela dans mon escapade, j'avais envi de cet infini d'horizon, de cette pluralite d'activites, de me retrouver seul face au vide. Une des motivations de ce voyage etait justement de parvenir a me debrouiller tout seul en n'importe quelle circonstance.

D'ou, vous l'aurez compris, l'importance de la douche, d'ou l'inevitable besoin de se reposer par moment.

Voyager seul est une experience enrichissante, des instants uniques qui obligent a toujours etre sur le qui-vive, les sens en eveil, pour tout et tout le temps : pour les jolis paysages, pour les rencontres, comme pour les attentions de tous les jours, sur la route et pour la securite. Bref, c'est une vie a 100pour cent qui rend tout plus intense.

Cela dit, je dois reconnaitre que certaines destinations comme les iles paradisiaques, certains lieux magiques, auraient merites d'etre vecus a 2. Mais bon, c'est comme ca...Ce sera pour la prochaine aventure...!
Apres cet aparte sur les etats d'ames d'un troubadour en vadrouille, je poursuis mon recit que j'avais laisse en suspens sous une douche a Christchurch...
...La matinee commence sous un ciel bas et gris et se prolonge sous une petite pluie fine qui s'abat sur le pare-brise de LM (La Minouchette). Aujourd'hui, direction Lake Tekapo, en passant par Geraldine (une pensee pour une belle et jeune maman...).

Le ciel se degage quand je penetre dans la region du lac, et ce n'est pas pour me deplaire car le spectacle merite son pesant de cacahouetes.

Poser au fond d'une plaine et entoure de montagnes aux silhouettes protectrices, le lac Tekapo m'apparait.

J'ai bien trop souvent employe les adjectifs "superbe", "magnifique", "magique", "formidable", mais la, pour le coup, il faudrait tous les reunir! Je n'ai jamais rien vu de tel (a part peut-etre la Laguna Verde en Bolivie). Le lac a une couleur incroyable, d'un bleu turquoise d'une profondeur insoupconnee, comme un aplat imperturbable, un morceau de ciel depose dans une vallee.

La balade en hauteur sur le Mount John permet d'apprehender encore mieux toute l'ampleur de ce panorama splendide.

Si les anges existent, ils doivent probablement venir reposer leurs ailes dans l'epaisseur duveteuse de ces gros nuages blancs qui accrochent les sommets, entre le ciel et...le ciel...

Devant tant de beaute et le soleil revenu, j'en avais oublie d'eteindre mes phares...Batteries HS! oups...

Heureusement, il y a pire endroit pour tomber en panne, au bord d'un lac magnifique (et oui, je ne pouvait pas echapper a utiliser ce mot!) et au pied d'un spa ou 2 charmantes hotesses appellent pour moi un garagiste. L'homme, fringant, arrive en 5 minutes et repart en 30 secondes, 30 dollars en poche. Vite-fait, bien fait!

Apres cet interlude sans consequence autre que financiere, je pars pour le petit lac Alexandrina, qui jouxte le grand Tekapo. Moutons, soleil, herbe jaune, autres vues somptueuses sur ce site incroyable.

Retour au lac majeur.

Je grimpe pour la 2eme fois de la journee le Mount John pour admirer la vue au soleil couchant. Bizarrement, il n'y a personne. Je dis "bizarrement", car l'endroit, a cette heure, a aussi son interet et son charme a part. Tant pis pour les autres, tant mieux pour moi!

En redescendant, je me retrouve nez a museau avec des petits lapinous tout mignons qui gambadent dans les herbes hautes. C'est comme si on jouait a 1, 2, 3, soleil : je m'approche, ils s'arretent. Truffe au vent, oeil aux aguets, ils epient mes moindre mouvements. Je bouge, ils bougent. Je m'arrete, ils stoppent.

D'ailleurs, en parlant de lapins, c'est en reprenant LM, a la nuit tombee que, sur le parking, la voiture qui me precede, pourtant a faible allure, percute une de ces betes a longues oreilles. Dans un dernier soupir et un ultime soubresaut, l'animal agite nerveusement sa patte arriere, tandis que de son anu' defonce suinte toutes ses entrailles fumantes...

...Je sais, c'est tout de suite moins fleur bleue, mais je tenais a partager avec vous la dure realite de la vie...

Sur ce, bonne nuit...



Aujourd'hui dans le monde : "Pour aller loin, il faut savoir menager sa monture". Proverbe populaire.

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