mercredi 4 février 2009

NZ, Oroaki-Mount Cook

Le 05.02.09

Je dors juste au-dessus du Lake Pukaki, le grand lac qui m'emmene vers le Mont Cook.
Un reveil en douceur apres une nuit un peu froide, un petit jour lentement rechauffe par un soleil levant qui s'amuse des nuages devalant les collines et les montagnes.

Le paysage est en mouvement, paisible, au ryhtme de ces grosses masses laiteuses qui vont et viennent entre les aretes.
Je roule encore une demi-heure, et me retrouve au Mount Cook Village, a 762m, ou apres quelques informations glanees au Visitor Centre, j'attaque a 9.00am une bonne partie de grimpette en direction du Sealy Point, sur les flancs du Mount Hut.
Je bifurque comme indique, mais semble prendre la mauvaise voie. Un couple de jeunes americains (Washington DC) suivent mes pas. Je continue donc. Une barre de rochers et de caillous s'offrent a notre regard. Nous commencons notre ascension, d'abord tranquille, puis de plus en plus ardue. Des parois verticales commencent a se herisser sous nos chaussures. On hesite...et finalement, on se lance! Cela ressemble plus a de l'escalade par moment. Autant enthousiasme par la nouvelle aventure que par l'elan de Kate et Graham (mes compagnons de cordee), je prends les prises avec plaisir, oubliant par moment la precaire situation dans laquelle on se trouve.
On apercoit sur notre gauche les silhouettes des personnes, astucieuses, qui ont suivi le bon itineraire. Mais impossible de se rabattre. On grimpe, encore et encore. On passe a travers la vegetation, haute, hostile, on s'accroche a ce qu'on peut, aux racines, aux rochers, aux buissons. Ces derniers ne sont pas ardents, mais ils piquent, ils griffent, ils accrochent, ils ecorchent...Apres une bonne heure de ce regime bien sportif, haut en couleur et en emotion, haut tout court, on finit par retrouver le bon chemin. C'est la que les parents, je crois, des deux jeunes escalagrimpeurs recuperent leur progeniture en s'en vont marcher vers d'autres cieux.
Moi, je continue de grimper. Car je ne l'ai pas encore dit, mais le paysage est in-cro-ya-ble!!! Je monte en vis-a-vis du Mount Cook, 3754m, avec des lacs en fond de scene, des glaciers blancs et bleus, des falaises grisees par les cendres volcaniques. Et au-dessus de ma tete, encore tellement a monter pour atteindre l'absolu!

C'est a ce moment que je rencontre Theo.
Ca fait plaisir, car cela commencait a faire longtemps que je n'avais pas partager mes expeditions avec des personnes rencontrees sur le chemin. Et comme je le disais hier, le partage reste vraiment important. Et la, coup sur coup, des americains, puis ce jeune homme.
Theo est un Francais de 19 ans (l'envie d'escapade n'attend pas le nombre des annees...;-), qui vit a Grenoble et s'est reserve une annee sabbatique apres son bac (ca ne me rajeunit pas tout ca!!!). Il reste 6 mois en Nouvelle-Zelande, y travaille de temps en temps pour payer ses trips, profite de la vie, sourit, prend son temps, se debrouille seul. Il me plait bien ce petit!...
Nous montons ensemble, discutons, et nous encourageons. La montee est quand meme rude! Le but premier etait de se poser au Sealy Point, mais finalement, nous decidons de pousser plus haut car le spectacle est bien trop grandiose pour ne pas etre deguster sous tous ses angles et a toutes ses altitudes. Direction Mueller Hut, a 1800m.
Le jeune Grenoblois est courageux, car, comme il me l'avouera plus tard, par faineantise matinale, il n'a pas mit ses chaussures de marche. Il se balade donc dans la caillasse aceree et les chemins pentus avec des Asics, tout ce qui a de plus glissant (ca me rappelle une jeune anglaise en Malaisie, avec le meme type d'equipement pour devaler la boue des Cameron Highlands).
Tant bien que mal et bien fourbus, nous arrivons au refuge, un petit chalet rouge niche dans les nuages. Le lieu est deja occupe par une delegation fournie de Francais, un couple et deux filles voyageant ensemble.
Cet effort est mille fois recompense par le panorama divin qui s'offre a nous. Une vue a 360 degres sur des massifs eblouissants, des lacs, le Mount Cook, au loin, fier et elance, et les maisons devenues ridiculement petites, en contre-bas.
C'est jouissif de se dire qu'on a monte tout ca. 1000m de denivelle. Pour ma part, en 4h de temps, egarement dans les fougeres rocailleuses et pauses-photos compris.

La descente est moins longue, mais tout aussi physique. Nos mollets et nos cuisses en prennent un sacre coup, tandis que nos chevilles sont mises a rude epreuve entre les pierres instables et les graviers. Mais que c'est bon!!
On arrive aux pieds des montagnes, 6h15 apres mon depart ce matin. Quelle journee!!
Nous sommes extenues. Et c'est avec un grand plaisir que j'accepte de partager le repas de Theo, des fajitas, dans son backpacker. Un endroit charmant, entoure de toutes les merveilles du site. On se prelasse au soleil en revassant a notre periple, et moi, tout compte fait, je me dis que je ne vais pas faire l'ultime troncon de route de la journee qui devait m'emmener en un peu plus de 3h a Queenstown. Juste profiter, me reposer, profiter, profiter, encore...

Comme dirait l'autre, c'est sur qu'"on est mieux ici qu'en prison!".
Apres une pause internet pour mettre a jour le blog, je repars prendre quelques photos et contempler le paysage magnifique de la vallee. C'est la que je m'apercois avoir oublie tous mes papiers au cafe-internet. C'est pas vrai! ca devient une habitude!!...Mais heureusement, comme a Sydney, je retrouve toutes mes affaires, intactes, completes, deposees au comptoir par d'honnetes citoyens...Nous mettrons cette mesaventure sur le compte de la fatigue, ou de ma petite tete dans les etoiles et les nuages...

Je ne regrette absolumment pas d'etre reste a Mount Cook ; je passe une tres agreable soiree au backpack a discuter en compagnie de Tam, 22, Australienne de Sydney, Martin, 26, Allemand de Munich, Ashley, 20, Americaine de Minnesota, Aneta, 36-37 ans, Allemande de part le monde, et bien sur, avec Theo. Toutes ces joyeuses tetes voyagent en solitaire (a part Ashley).
J'aurai bien aime prendre un lit pour recompenser mes muscles tirailles par l'effort du jour, mais tout est complet pour cette nuit...

Retour dans la voiture donc, ou je finis la journee fatigue, mais heureux!!

Aujourd'hui dans le monde : "Veux-tu vivre heureux? Voyage avec deux sacs, l'un pour donner, l'autre pour recevoir." J.W. Goethe

1 commentaire:

Jack et Aliéna a dit…

Toi, tu n'as plus le droit de le dire, mais nous si!! C'est splendide, époustouflant et merveilleux. Ces belles montagnes nous font inmanquablement penser à la Cordillera Blanca péruvienne. Nico regrette encore que tu ne sois pas resté avec nous pour l'admirer, mais tu sembles en avoir trouvé une copie tout aussi remarquable.
Continue de profiter jusqu'au bout.
bises, LM (comme la voiture).