dimanche 21 décembre 2008

Bali, la route d'Ubud


Le 20.12.08
La nuit fut courte, et c'est la tete dans le pate que je monte a bord du van qui m'emmene a 9.00am en direction d'Ubud, a l'interieur des terres, dans le Nord.
Aujourd'hui, j'ai prevu de me la jouer "backpack" et, au lieu d'aller directement a Ubud, je demande qu'on me lache sur le bord de la route, a Batubulan.

But : marcher peinard en traversant les villages de Sukawati et Mas avant d'arriver a destination...

A-priori : je n'ai pas trop vu a quoi ressemble le parcours, mais j'espere me trouver dans des villages plein de charme, et proche des rizieres depaysantes...
Resultat : une marche tres penible, le long d'une sorte de nationale surpeuplee, coince entre une armee de voiture et de bus et des rangees de motos et de camions. A croire que tous les Balinais sont de sortis ce matin...Bref, aucun charme a tout ca, et en guise de village, je traverse des rues droites sans saveurs, bordees de part et d'autres de sculpteurs de pierre ou de bois (ma foi, tres habiles...). Las, je depasse Sukawati et demande a un local de m'emmener, moyennant finance, directement a Ubud pour abreger cette escapade peu reussie. Pas evident, la moto, derriere un conducteur, avec mon gros sac sur le dos et mon autre a la main...

Mon jeune chauffeur, qui ne semble pas trop connaitre sa region, a vise trop court...Je repars donc pour 20min de marche et finis par atterrir, sur les bons conseils d'un rabatteur, au Tingeh Inn, guest-house tranquille dans les faubourgs d'Ubud.

Pluie. Ca repousse a demain mes velleites de ballades cyclo-tractees a travers les rizieres. Je me refugie dans un cafe, Kafe, remplis d'etrangers et cher pour ce que c'est...

Je visite ensuite le Neka Museum, qui regroupe un grand nombre de peintres et d'artiste locaux, pour la plupart contemporains, faisant perdurer l'art balinais. D'autres nationalites sont egalement reprensentees, comme le Hollandais immigre ici Arie Smit (peinture aux couleurs vivent rappellant parfois Derain, Cezanne), ou les tres beaux portraits d'un autre Hollandais, Willem Gerard Hofker (1902-1981). Enfin, quelques peintures de la star locale, Antonio Maria Blanco (1926-1999 ; il a son propre musee ici et j'irai le visiter demain).

Apres avoir diner japonais (encore), j'assiste dans l'enceinte du Lotus Cafe, dans un cadre feerique, le temple royal, a la representation Chandra Winabhuana, un spectacle de danse et de musiques traditionnelles.
Sur fond de temple hindou eclaire tout en ombre et en lumiere (cela me rappelle Sukkhothai), des musiciens installes de part et d'autre de la scene envahissent le silence d'une musique faite de percussion, timbale, tambourin et xylophone. Parfois lancinante, elle accompagne la choregraphie de danseurs richement vetus. Ils ondulent avec des gestes gracieux et des expressions de visages tres marques, dans des costumes chamares, de soie eclatante et de fil d'or.
Differents tableaux se succedent presentant des princesses aux tiares splendides et des rois vigoureux, des sorciers hirsutes et des guerriers belliqueux. Une histoire sans paroles qui me transportent au pays des reves et souvenirs.
Une fois ce beau morceau de culture locale terminee, je m'egare dans les rues d'Ubud sans pouvoir situer ma satanee guest-house!! Quand enfin je parviens a m'engager dans la bonne rue, des chiens aboyants aux regards noirs me font hesiter d'abord, me repoussent ensuite. Meme a 150m de mon lit, je n'ai pas franchement envi de remettre en cause l'integrite physique de mes mollets...Je hele donc le 1er velomoteur qui passe et lui propose un peu d'argent pour me deposer a...300m. Meme avec ce subterfuge, la gente canine reste coriace, notamment un, peu farouche, qui s'approche sans hesiter de notre duo intrepide.
A Ubud, les nuits dansent, les chiens aboient...
Aujourd'hui dans le monde : Ubud, localite importante du centre de Bali, en est egalement le coeur et le representant fidele de l'art balinais. Quel foisonnement pictural et sculptural pour une si petite ile...Inutile de preciser qu'on est bien loin de l'ambiance sea, sex and sun de la cote. Ici, il y des portes d'entrees sculptees un peu partout, des rizieres dans les alentours, des temples a chaque coin de rue, et un nombre incroyable de peintres et de sculpteurs...
Et des offrandes!!!...je n'en avais pas encore parle, mais la pratique des offrandes est repandue dans tout Bali. Hommes et femmes, mais principalement le beau sexe, prepare a n'importe quelle heure du jour, des petites corbeilles de fleurs, parfois un baton d'encens, qui sont disposees au seuil des maisons, aux pieds des temples et des dieux. Il y en a partout et ce n'est pas rare de marcher dessus par megarde (!)...Un spectacle a part entiere!!

2 commentaires:

5ème droite en montant l'escalier a dit…

"Vive les vacances, plus de pénitence ..." pour deux semaines.
A Reims, dernières courses au marché de Noël, pain d'épices, Churros catalans, sucettes géantes multicolores (pour la petite souris contre une canine d'Ambroise).
A Paris, ultimes courses dans les grands magasins.
Biz
P.

Jack et Aliéna a dit…

Avons bien reçu tes deux cartes: leur bleu lagon se détache fièrement sur le blanc du frigo. Au fait, je viens de relire un article de l'anthropologue américain Clifford Geertz (spécialiste de Bali) selon lequel le combat de coqs serait un révélateur de la culture balinaise toute entière. Est-ce qu'il y en a encore des combats de coqs dans les villages? Peux-tu en prendre en photo, par curiosité? Demain, nous partons pour pour notre tour du monde à nous: le Triangle des Bermudes Blois-Feings-Bléré pour les fêtes de fin d'année. Espérons revenir entiers... Joyeux Noël aux Antipodes!