dimanche 7 décembre 2008

Cameron Highlands, le circuit

Le 07.12.08


Ce matin, le temps est couvert et une pluie fine s abat sur la vingtaine de degres qui rafraichit les environs.

On vient me chercher a l hotel a 9.00am precise pour le depart du tour

Le groupe est constitue de 11 personnes, plus le guide. 2 couples de Tcheques, 1 couples d Indiens, dont la femme, enrouee, a la voix de l Incroyable Hulk en colere, et 4 jeunes Anglais, 3 filles et 1 garcon.

Le guide s appelle Kuma et semble etre une replique malaise de mon Woody thailandais : 25 ans, le rire et la blagounette faciles, un leger embonpoint.
Notre premiere halte a lieu a 1h de route de Tanah Rata, dans un village sur les collines. La, 2 autres guides se joignent a nous, l un a la tunique bleue, l autre ressemblant a un farouche partisan de la Gestapo : long raincoat noir, chapeau visse sur la tete, petite moustache, serpette prete a l emploi en bandouliere, chicots epars (encore un!...ce qui me laisse a penser, Ben, que tu aurais beaucoup de succes dans ces contrees...).

Une des Anglaises me parait un peu novice sur ce genres d excursions : jean taille basse, elle est aussi equipee en pneus slick, soit des basket de ville Asics a semelles lisses, et, malheureusement pour elle, la pauvrette, pas d arret possible aux stands pour changer les roues...

Alors, forcement, quand nous commencons a attaquer les chemins escarpes recouverts d une terre glaise gorgee d eau s apparentant a une immense diarrhee, son pas se fait moins rapide, son adherence plus aleatoire.

Cela dit, je ne fais pas non plus mon Jacky, car il est vrai que ca glisse...

Nous avancons donc precautionneusement a travers la jungle. Notre quete, ce matin, doit nous amener jusqu a une fleur etonnante,la Rafflesia, la plus grosse du monde.

Avant cela, Kuma nous montre qu on peut boire l eau renferme dans les troncs des bambous. Elle est claire et a un leger gout vegetal.

Apres le passage d un pont, en bambous justement, nous atteignons l objet de notre longue marche : la Rafflesia. Il en existe une cinquantaine d especes differentes dont certaine sentent tres mauvais. Celle-ci, inodorante, rouge eclatant, repose a meme le sol, sans tige ni feuille. Elle a une consistance etrange, epaisse et dure. On peut se douter que les dessinateurs ayant oeuvre a l univers graphique des Aliens ou autres King-Kong ont du s inspirer de tels phenomenes naturels hors normes.

Nous repartons.

Le guide a la tunique bleue me fait alors remarque que j ai une tache rouge sur mon pantalon, au niveau du mollet gauche. Je lui fais signe que ce n est rien, pensant naivement qu il s agit la d eclaboussures de terre rouge que nous avons traverse precedemment. Quand meme, par curiosite, a la pause suivante, je souleve les plis de mon pantalon. J y decouvre, a ma grande surprise, une longue trainee de sang. Une sangsue, venue de je-ne-sais-ou-ni-comment, s etait goulument repue de mon fluide vital et s en etait allee sans que je ne m apercoive de rien. Diable de petit vampire! Kuma est bien content et me dis meme que j ai de la chance car c est la 1ere fois qu il en voit par ici...

Derniere halte pres de petites chutes d eau avant d entamer le chemin du retour.

Tres vite, le peloton s etire et trois dossards s en detachent : l Anglais, l ami du Furher et moi. Le Grand-Briton cede rapidement. Peut-etre attend-il le ravitaillement d un bidon d eau venu de l arriere?...Plus probablement sa douce et tendre...

Il ne reste qu Adolf et moi en tete. L echappee est solide et bien organisee. Le petit moustachu vire en tete dans les cols et engrange les points du maillots a pois (pour egayer son triste manteau noir...). Je me cale dans sa roue, et sa serpette, et le colle de tres pres. Je porte plusieurs estocades, mais impossible de le doubler, son arme blanche est bien trop dissuasive...(et puis c est quand meme lui qui connait le chemin...)

Finalement, je profite sagement de son aspiration et le laisse s envoler vers une victoire aisee mais probante. C est juste avant de casser les epaules a l arrivee au village que cet espece de fasciste se retourne vers moi et, dans un sourire edente, me reclame de l argent...D argent, je n en ai point a lui refiler, mais un bon coup de boule l attend en reserve.

Les intercales arriveront 10min apres nous, et le peloton, harasse apres 4h de marche, suivra a 5min. C est ce qui s appelle une race...! Et tout ca a l eau claire et sous la pluie!

Nous reprenons ensuite notre mini-bus et partons a la decouverte d une plantation de the. Nous atterrissons sur les terres verdoyantes de l entreprises Boh, fondee en 1929 par l Anglais J.A.Russel, les numeros 1 du marche en Malaisie. Aujourd hui, c est une production de 4 millions de kg par an, soit l equivalent de 5.5 millions de tasses par jour.

Pour nous, c est 5min dans l usine, cernes par des Chinois en vadrouille, et aucune sortie dans les plantations. Des Chinois, il y en a partout : nous sommes dimanche et en plus, ce sont leurs vacances scolaires...

Nous quittons les lieux a l heure du tea-time et rejoignons une production de fraises, une "strawberry farm", autre grande production locale. Pour nous, c est 30 secondes entre 2 rangees de fraises se faisant intra-raciner (vous l aurait compris, les fraises ne peuvent pas se faire intra-veiner...), nous ramenant gentiment vers les boutiques qui declinent la strawberry a toutes les sauces : tartes, glaces, chantilly, gauffres, confitures, biscuits...Autant dire, une etape peu interessante de notre parcours...

Enfin, en conclusion de la journee, nous nous arretons dans une "butterfly farm", une serre a papillons (PapillonMan aura d ailleurs ete mon surnom, attribue par Kuma, tout au long du circuit, "papillon" etant l un des rares mots qu il connaisse en francais...).

Avant les petits etres ailes, nous parcourons, par vitrines interposees, un veritable bestiaire de Dame Nature. Ici une mante religieuse, la d enormes scorpions noirs (j en prends un dans ma main), la des cameleons, la-bas des serpents dont un qui mue et un autre qui ingurgite en direct une grenouille vivante (impressionnant!!), des insectes ressemblant a des branches, d autres a des feuilles, des crapauds hideux aux gros yeux globuleux, d imposants scarabees-rhinoceros, etc. La nature a produit, apres l homme, d etranges choses parfois...

Enfin, nous penetrons parmi le monde aerien des papillons. Moi qui avait mis un temps fou a Phi-Phi pour en photographier quelques-uns, la, ils se retrouvent en nombre, gigantesques, pas du tout farouches car probablement a moitie endormis. On s en fait des parures et aucun ne bronche...Ils sont magnifiques et c est meme triste de voir ces voltigeurs gracieux, mais si fragiles, battre une derniere fois des ailes au cours d une vie trop courte...

Il est 19.00pm. Nous rentrons a Tanah Rata apres une journee bien remplie pour s eterniser sous une douche chaude bien meritee.

La pluie tombe encore et toujours...

Aujourd hui dans le monde : j ecris ces quelques lignes au son du singer : Freddie Aguilar, song : Anat. Je ne connaissais pas et c est tres beau. D ailleurs, la musique est pas mal dans ce cafe-internet, le Cerebro Work Enterprise.

Je fais un enoooorme baiser a mes grands-parents, en leur souhaitant une joyeuse rentree parisienne!!!! ;-)

1 commentaire:

Jack et Aliéna a dit…

Très en forme mon Fifi! je vois que ta verve ne tarit pas! On s'est bien marré, nous, en tout cas! bisous. Louche.